…mais alors un leader apparut devant lui avec une présence imposante. C’était l’énorme chef de la meute, un loup au pelage gris argenté, dont les yeux perçants brillaient d’une intelligence profonde. Sergei était terrifié, pensant que la situation pourrait se terminer tragiquement.
Le chef de meute s’approcha lentement de Sergei, son regard fixé sur lui. Le chasseur, immobilisé et en proie à une douleur intense, observa avec appréhension chaque mouvement du loup. Il se demandait si cette rencontre serait son dernier instant.
Mais à la surprise de Sergei, le chef de meute ne montra aucune agressivité. Il s’approcha doucement, reniflant l’air autour de Sergei et examinant les traces laissées par le piège. Puis, à la grande surprise de Sergei, le loup s’assit à quelques mètres de lui, les oreilles droites et le regard toujours attentif.
Sergei se remémora les jours passés avec Gray, le louveteau qu’il avait soigné et relâché dans la taïga. Il se demanda si ce loup pourrait être Gray, maintenant devenu le chef de la meute. Les loups semblaient l’observer avec une curiosité bienveillante.
Après un moment qui sembla durer une éternité, le chef de meute émit un grondement doux, puis tourna la tête vers les autres loups dans le fourré. Comme s’il avait donné un ordre silencieux, les autres loups avancèrent prudemment vers Sergei, leurs comportements plus calmes qu’agressifs.
À peine avaient-ils commencé à approcher qu’un loup plus jeune, reconnaissable par ses cicatrices de bataille, se dirigea vers Sergei. Ce loup, visiblement blessé lui aussi, posa son museau près de la jambe du chasseur, comme s’il examinait la situation.
Sergei, encore tremblant, ne savait pas s’il devait se sentir soulagé ou inquiet. Cependant, il observa que les loups ne semblaient pas vouloir lui faire de mal. Au contraire, ils se comportaient avec une sorte de compassion étrange.
Finalement, le chef de meute s’approcha plus près de Sergei et, d’un mouvement surprenant, donna un coup de patte délicat sur la jambe du chasseur, près de l’endroit où il avait été pris au piège. Sergei sentit une étrange chaleur se répandre dans sa jambe, comme si la présence du loup lui apportait un soulagement inattendu.
Les loups commencèrent alors à se disperser lentement, revenant vers le fourré, comme si leur devoir était accompli. Le chef de meute lança un dernier regard significatif vers Sergei avant de disparaître dans l’obscurité de la forêt.
Sergei resta là, abasourdi par ce qu’il venait de vivre. Il comprit que la rencontre avec la meute de loups n’avait pas été une coïncidence, mais un acte de réciprocité de la part de Gray et de sa meute. La gratitude et la loyauté des loups envers celui qui les avait sauvé se manifestaient d’une manière inattendue.
Enfin, avec l’aide de ses propres forces et un peu de chance, Sergei parvint à ramper jusqu’au village, où il reçut les premiers soins et se remit peu à peu de sa blessure. Les jours passèrent, et bien qu’il n’ait jamais revu Gray, Sergei se consola en pensant que son ami loup vivait maintenant en harmonie avec sa meute dans la taïga.
La famille Pavlov continua à mener une vie paisible, portant toujours en elle le souvenir de Gray, le loup qui avait non seulement changé leur vie, mais avait également, à sa manière, sauvé celle de Sergei.